accueil

La joie de vivre

« Lorsque jetés dans les pierres d’un éboulement, avides d’air, nous cassons notre tête contre le rocher, lorsque pris dans l’enlisement de la société actuelle, avides d’idéal — pour préciser ce terme vague, avides du développement intégral de soi et des aimés —, nous arrêtons notre vie, nous n’obéissons pas à un besoin ou à un droit, mais à l’obsession de la force de l’obstacle. Nous ne faisons pas un acte volontaire, comme le prétendent les partisans de la mort, nous obéissons à la poussée du milieu qui nous écrase et nous ne partons qu’à l’heure exacte où la charge est trop lourde pour nos épaules.

« Alors, diront-ils, nous ne partirons qu’à notre heure, et notre heure c’est dès maintenant. » Oui. Mais parce qu’ils envisagent leur défaite à l’avance ; résignés, ils n’ont pas développé leurs tissus en vue de la résistance, ils n’ont pas fait d’effort pour réagir contre l’enlisement sale du milieu. Inconscients de leur beauté, de leur force, ils ajoutent à la force objective de l’obstacle, toute la force subjective de leur acceptation. »